Vous en avez peut-être aperçus chez votre voisin, chez un ami ou dans un quartier proche de chez vous. En quelques années, les NAC (Nouveaux animaux de Compagnie) ont vraiment proliféré.
Le chien, le chat ou la perruche font place aujourd’hui aux serpents, aux scorpions, aux lézards, aux iguanes, aux tortues et même aux crocodiles. Il y en aurait plus de 10.000 en Belgique… Phénomène de mode, envie de se distinguer : toujours est-il que ces animaux une fois sortis de leurs cages ou de leurs vivariums peuvent poser de réels problèmes.
Ces problèmes, ce sont les pompiers qui peuvent y remédier. Pratiquement, dans chaque caserne, il y a désormais plusieurs spécialistes des NAC, des pompiers qui n’ont pas peur d’empoigner un python ou un iguane pour le remettre dans sa cage ou son enclos. C’est le cas par exemple à Namur et à Andenne.
Thomas Degand est le spécialiste des NAC à Namur. Vétérinaire de formation, il est parfaitement équipé pour répondre à toutes les demandes un peu particulières. Sa formation, il l’a suivie en France où le vétérinaire bénéficie d’un statut particulier au sein des services de secours. On y parle davantage d’un «équipier animalier».
"Je me souviens d’une biche percutée sur la route. J’ai rapidement soigné l’animal qui a ensuite pu être conduit dans un centre de revalidation. On nous appelle aussi pour des chats coincés dans un arbre, des tortues abandonnées ou pour un cheval ou un âne malencontreusement tombé dans une piscine. Il nous est aussi arrivé de devoir secourir une vache tombée dans une rivière, ce qui a nécessité l’utilisation de sangles spéciales."
Secourir des animaux en danger, c’est aussi parfois venir en aide à des animaux dangereux.
"Nous n’avons pas beaucoup d’interventions par an, une petite dizaine maximum. Ca va d’une couleuvre à collier au serpent-corail, un animal extrêmement dangereux qui errait sur la route du côté de Wavre, où j’ai débuté en tant que pompier avant de rejoindre Namur. Une voiture venait de lui rouler dessus. J’ai tenté de le maîtriser et de le calmer, mais le serpent affolé m’a foncé dessus. Je n’ai eu d’autre solution que de l’euthanasier… "
"i[Mes collègues de Charleroi ont pour leur part été confrontés à des pythons ou des boas de 2 mètres, et même un crocodile ! Petits, ces animaux extrêmement agressifs amusent leurs propriétaires car ils mordent tout le temps. Mais en prenant de la taille, leur détention pose de sérieux problèmes."
Lors de ce type d’opération, Thomas Degand et ses collègues se chargent de transférer les NAC vers des centres de revalidation ou parcs conventionnés. Il n’y en a que très peu en Région Wallonne. Il est aussi possible de les donner à des magasins spécialisés qui se chargeront de les revendre.
Le refuge de la SPA de Charleroi par exemple dispose de 8 vivariums installés dans un local sécurisé, humidifié et chauffé, de quoi accueillir jusqu’à 10 reptiles en même temps. Certains animaux ont aussi pris la route du parc Pairi Daiza.
"Nous avons dû euthanasier sur place certains d’entre eux mais fort heureusement pas tous. Nous avons découvert un magnifique ara. Nous l’avons emmené à la caserne où il est rapidement devenu la mascotte, le chouchou de tous les pompiers. Nous avons finalement décidé de le garder et de lui donner un nom assez original : Mojito !… "
Ces formations NAC sont bien sûr dans l’air du temps. Elles tiennent aussi beaucoup à coeur au président de la zone de secours Tanguy Auspert et au commandant Pierre Bocca.
Yves Wéry se souvient très bien des cours et des exercices pratiques dispensés à Liège et surtout à l’école du feu de Jurbise, dans le Hainaut.
"Le matin, on nous expliquait comment gérer les situations face à des serpents ou des araignées non venimeuses. Et l’après-midi, c’était à notre tour de mettre ces théories en pratique… Munis de gants spéciaux et de crochets, on a appris à maîtriser des boas, des pythons ou des tarentules, de sympathiques animaux venus en droite ligne du jardin zoologique du Sart-Tilman. Pas évident à gérer mais passionnant… "
Les interventions sur le terrain ne sont jusqu’ici pas très nombreuses mais Yves, Patrice, Claude et ses collègues sont prêts à y faire face.
"Sur une période d’un an et demi, on n’a eu que trois interventions NAC à effectuer à Andenne . Il s’agissait à chaque fois de serpents. Je me souviens d’avoir ainsi capturé un python vipérin à Thon-Samson. Une fois récupéré et conditionné pour le transport, le reptile avait été conduit au parc Pairi Daiza !"
"Quelques semaines plus tard, on avait reçu un appel d’un couple d’Andennais du centre-ville. La jeune femme était dans l’attente d’un heureux évènement."
"Le couple était parti en urgence à la maternité en vue de l’accouchement. Dans la précipitation, ils avaient abandonné sur place un boa d’une belle taille. De retour à la maison, le boa avait disparu…"
"L’animal était en fait sorti de son terrarium et avait trouvé refuge dans la salle de bains de la maison. On l’a retrouvé dans une armoire et on l’a rendu à ses propriétaires. Tout est bien qui finit bien mais parfois on ne retrouve pas le serpent, parti retrouver la liberté en pleine nature… "
"Le problème, ce sont les bourses d’animaux exotiques organisées en Belgique mais aussi en Hollande et en Allemagne. On y trouve un peu de tout. Chez nous, il est interdit de vendre des animaux venimeux. Aux Pays-Bas et en Allemagne, par contre, on les trouve en vente libre. A Liège, on est tout près de la frontière avec ces deux pays. L’an dernier, un Liégeois qui rentrait d’une de ces foires avec le coffre rempli de cages et de paniers avait eu un accident grave. La voiture s’était retournée, l’automobiliste avait été sérieusement blessé et les serpents s’étaient retrouvés sur la route… Heureusement, l’amateur de reptiles avait pu aider les pompiers à récupérer les animaux… "
Un autre problème à régler est aussi de savoir ce que l’on peut faire ensuite avec les animaux protégés par des conventions comme la convention de Washington.
"S’ils sont protégés, pas question de les euthanasier. Il reste la solution des parcs animaliers, des zoos ou des refuges, mais ils ne sont pas assez nombreux chez nous. C’est une question que Carlo Di Antonio, ministre wallon en charge du bien-être des animaux devra régler au plus vite… "
Comme on l’a lu plus haut, elles se concentrent essentiellement sur Liège (asbl Crusoé, Centre de Revalidation Universitaire de soins et d’Observation Exotique) et sur le Hainaut (Ecole du Feu de Jurbise).
A Charleroi, la formation comprend aussi les techniques spéciales de secours pour gros animaux (bovins, chevaux… ).
La zone Nage compte un peu plus de 300 pompiers. Une petite dizaine d’entre eux sont formés aux techniques NAC. Le président de la zone Nage Tanguy Auspert et le commandant Pierre Bocca souhaiteraient que davantage de pompiers puissent suivre ces formations. Une question de temps … et d’argent !
Mieux vaut prévenir que guérir reste manifestement leur adage préféré !
On ne pourra pas leur donner tort…
Le chien, le chat ou la perruche font place aujourd’hui aux serpents, aux scorpions, aux lézards, aux iguanes, aux tortues et même aux crocodiles. Il y en aurait plus de 10.000 en Belgique… Phénomène de mode, envie de se distinguer : toujours est-il que ces animaux une fois sortis de leurs cages ou de leurs vivariums peuvent poser de réels problèmes.
Ces problèmes, ce sont les pompiers qui peuvent y remédier. Pratiquement, dans chaque caserne, il y a désormais plusieurs spécialistes des NAC, des pompiers qui n’ont pas peur d’empoigner un python ou un iguane pour le remettre dans sa cage ou son enclos. C’est le cas par exemple à Namur et à Andenne.
Thomas Degand est le spécialiste des NAC à Namur. Vétérinaire de formation, il est parfaitement équipé pour répondre à toutes les demandes un peu particulières. Sa formation, il l’a suivie en France où le vétérinaire bénéficie d’un statut particulier au sein des services de secours. On y parle davantage d’un «équipier animalier».
- Un serpent-corail sur la route
"Je me souviens d’une biche percutée sur la route. J’ai rapidement soigné l’animal qui a ensuite pu être conduit dans un centre de revalidation. On nous appelle aussi pour des chats coincés dans un arbre, des tortues abandonnées ou pour un cheval ou un âne malencontreusement tombé dans une piscine. Il nous est aussi arrivé de devoir secourir une vache tombée dans une rivière, ce qui a nécessité l’utilisation de sangles spéciales."
Secourir des animaux en danger, c’est aussi parfois venir en aide à des animaux dangereux.
"Nous n’avons pas beaucoup d’interventions par an, une petite dizaine maximum. Ca va d’une couleuvre à collier au serpent-corail, un animal extrêmement dangereux qui errait sur la route du côté de Wavre, où j’ai débuté en tant que pompier avant de rejoindre Namur. Une voiture venait de lui rouler dessus. J’ai tenté de le maîtriser et de le calmer, mais le serpent affolé m’a foncé dessus. Je n’ai eu d’autre solution que de l’euthanasier… "
"i[Mes collègues de Charleroi ont pour leur part été confrontés à des pythons ou des boas de 2 mètres, et même un crocodile ! Petits, ces animaux extrêmement agressifs amusent leurs propriétaires car ils mordent tout le temps. Mais en prenant de la taille, leur détention pose de sérieux problèmes."
Lors de ce type d’opération, Thomas Degand et ses collègues se chargent de transférer les NAC vers des centres de revalidation ou parcs conventionnés. Il n’y en a que très peu en Région Wallonne. Il est aussi possible de les donner à des magasins spécialisés qui se chargeront de les revendre.
Le refuge de la SPA de Charleroi par exemple dispose de 8 vivariums installés dans un local sécurisé, humidifié et chauffé, de quoi accueillir jusqu’à 10 reptiles en même temps. Certains animaux ont aussi pris la route du parc Pairi Daiza.
- Mojito, le rescapé de Salzinnes
"Nous avons dû euthanasier sur place certains d’entre eux mais fort heureusement pas tous. Nous avons découvert un magnifique ara. Nous l’avons emmené à la caserne où il est rapidement devenu la mascotte, le chouchou de tous les pompiers. Nous avons finalement décidé de le garder et de lui donner un nom assez original : Mojito !… "
Ces formations NAC sont bien sûr dans l’air du temps. Elles tiennent aussi beaucoup à coeur au président de la zone de secours Tanguy Auspert et au commandant Pierre Bocca.
- Une formation pas piquée des vers…
Yves Wéry se souvient très bien des cours et des exercices pratiques dispensés à Liège et surtout à l’école du feu de Jurbise, dans le Hainaut.
"Le matin, on nous expliquait comment gérer les situations face à des serpents ou des araignées non venimeuses. Et l’après-midi, c’était à notre tour de mettre ces théories en pratique… Munis de gants spéciaux et de crochets, on a appris à maîtriser des boas, des pythons ou des tarentules, de sympathiques animaux venus en droite ligne du jardin zoologique du Sart-Tilman. Pas évident à gérer mais passionnant… "
Les interventions sur le terrain ne sont jusqu’ici pas très nombreuses mais Yves, Patrice, Claude et ses collègues sont prêts à y faire face.
"Sur une période d’un an et demi, on n’a eu que trois interventions NAC à effectuer à Andenne . Il s’agissait à chaque fois de serpents. Je me souviens d’avoir ainsi capturé un python vipérin à Thon-Samson. Une fois récupéré et conditionné pour le transport, le reptile avait été conduit au parc Pairi Daiza !"
"Quelques semaines plus tard, on avait reçu un appel d’un couple d’Andennais du centre-ville. La jeune femme était dans l’attente d’un heureux évènement."
"Le couple était parti en urgence à la maternité en vue de l’accouchement. Dans la précipitation, ils avaient abandonné sur place un boa d’une belle taille. De retour à la maison, le boa avait disparu…"
"L’animal était en fait sorti de son terrarium et avait trouvé refuge dans la salle de bains de la maison. On l’a retrouvé dans une armoire et on l’a rendu à ses propriétaires. Tout est bien qui finit bien mais parfois on ne retrouve pas le serpent, parti retrouver la liberté en pleine nature… "
- Le coffre rempli de reptiles !
"Le problème, ce sont les bourses d’animaux exotiques organisées en Belgique mais aussi en Hollande et en Allemagne. On y trouve un peu de tout. Chez nous, il est interdit de vendre des animaux venimeux. Aux Pays-Bas et en Allemagne, par contre, on les trouve en vente libre. A Liège, on est tout près de la frontière avec ces deux pays. L’an dernier, un Liégeois qui rentrait d’une de ces foires avec le coffre rempli de cages et de paniers avait eu un accident grave. La voiture s’était retournée, l’automobiliste avait été sérieusement blessé et les serpents s’étaient retrouvés sur la route… Heureusement, l’amateur de reptiles avait pu aider les pompiers à récupérer les animaux… "
- Le matériel NAC est assez spécifique.
Un autre problème à régler est aussi de savoir ce que l’on peut faire ensuite avec les animaux protégés par des conventions comme la convention de Washington.
"S’ils sont protégés, pas question de les euthanasier. Il reste la solution des parcs animaliers, des zoos ou des refuges, mais ils ne sont pas assez nombreux chez nous. C’est une question que Carlo Di Antonio, ministre wallon en charge du bien-être des animaux devra régler au plus vite… "
- Plus de formations ?
Comme on l’a lu plus haut, elles se concentrent essentiellement sur Liège (asbl Crusoé, Centre de Revalidation Universitaire de soins et d’Observation Exotique) et sur le Hainaut (Ecole du Feu de Jurbise).
A Charleroi, la formation comprend aussi les techniques spéciales de secours pour gros animaux (bovins, chevaux… ).
La zone Nage compte un peu plus de 300 pompiers. Une petite dizaine d’entre eux sont formés aux techniques NAC. Le président de la zone Nage Tanguy Auspert et le commandant Pierre Bocca souhaiteraient que davantage de pompiers puissent suivre ces formations. Une question de temps … et d’argent !
Mieux vaut prévenir que guérir reste manifestement leur adage préféré !
On ne pourra pas leur donner tort…