Ce sont des accidents exceptionnels mais mieux vaut y être préparé. Les pompiers de la zone NAGE s’entrainent plusieurs fois par an pour faire face à des accidents chimiques dangereux.
Si vous apercevez un jour un pompier ressemblant étrangement à un cosmonaute, détrompez-vous, ce n’est pas pour aller dans l’espace mais bien pour mener une opération chimique dangereuse.
En Belgique, les accidents chimiques sont plutôt rares mais on n’est tout de même jamais à l’abri d’un accident: un camion-citerne qui se renverse sur l’autoroute avec les substances chimiques qui se répandent, un accident dans un laboratoire ou dans une entreprise travaillant avec des produits chimiques dangereux, une fuite dans un train composé de wagons-citernes,... Les cas de figure sont nombreux.
« Je me souviens d’un cas où on nous a appelé à la gare de Ronet, entre Flawinne et Namur », nous explique Dominique Thiry, pompier spécialisé CMIC (Cellule Mobile d’Intervention Chimique). « Un wagon-citerne dégageait de fortes odeurs chimiques. Lorsque nous avons été sur place, nous avons remarqué qu’heureusement, il n’y avait pas eu de fuite mais il y avait eu du produit qui avait débordé de la citerne ».
Dans ce genre de situation, les pompiers de la zone NAGE doivent être prêts en un quart de tour pour sécuriser les lieux. Concrètement, chaque caserne de la zone est entraînée à une étape spécifique des missions chimiques : Namur est préparé à l’habillage et à l’action en tant que telle sur le lieu de l’accident, alors que les trois autres casernes (Gembloux, Andenne et Eghezée) sont entrainées soit à la décontamination des personnes ayant été sur le lieu, soit à la signalétique ou soit à la logistique. Le Président de la zone NAGE Tanguy Auspert admire tout particulièrement ce travail d’équipe réalisé au sein de la zone.
La mission CMIC en 4 étapes
Voici concrètement en 4 étapes ce que réalisent les pompiers en cas d’accident :
1) Le zonage
Lorsque les pompiers namurois arrivent sur le lieu de l’accident, la première chose à faire est de créer une zone de sécurité, un zonage. Une fois la délimitation réalisée entre la zone propre et dangereuse, l’habillage peut commencer.
2) L’habillage
L’habillage est loin d’être une étape facile. Il faut 15 minutes pour qu’un pompier soit fin prêt à aller sur le lieu : il doit enfiler une salopette légère, suivi d’une combinaison totalement étanche. Dans cette combinaison se trouve un appareil respiratoire isolant (ARI) et un moyen de communication qui lui permet de donner des informations à un secrétaire. Le pompier est également muni de bottes anti-coupures ainsi que de 3 paires de gants.
Dans cette phase, il est question d’avoir 4 habilleurs pour 4 habillés (2 binômes). La combinaison étant extrêmement difficile à enfiler, il est nécessaire d’avoir un habilleur par personne habillée.
3) La mise en action
Un des deux binômes peut alors se mettre en action. Ce genre d’accident étant extrêmement dangereux, il est question de mettre le moins de pompiers possibles sur les lieux de l’accident. Le deuxième binôme est uniquement présent en cas de problème pour venir en aide ou remplacer le premier binôme.
S’il y a victime, le premier rôle du binôme sera de le ramener en zone propre. S’il n’y a pas de victime, alors il faut chercher le plus de renseignements possibles sur les produits chimiques (avec des informations se trouvant par exemple sur le véhicule ayant une fuite) et les transmettre au secrétaire qui les entend en direct.
4) La décontamination
Il s’agit de la dernière étape de toute mission CMIC mais s’avère néanmoins cruciale. Il est question ici de décontaminer toutes les personnes ayant été sur le lieu de l’accident (pompiers et victimes). Cette étape est particulièrement importante pour ne pas contaminer les personnes se trouvant en zone propre.
Note que les pompiers effectuent donc ici la première partie du travail concernant les accidents chimiques : sauver les victimes et prendre le plus de renseignements possibles sur le produit déversé. La protection civile vient dans un second temps avec des moyens plus importants pour assainir les lieux.
Car effectuer ce genre de mission est loin d’être une chose aisée. La combinaison étant totalement hermétique, l’air ne circule et il y fait particulièrement chaud. Les mouvements sont également très difficiles à réaliser et tout effort est terriblement physique.
A Namur, les pompiers effectuent entre 3 et 6 exercices par an pour se préparer en dehors de la formation. Les pompiers mettent en application l’habillage, mais doivent aussi réaliser toutes sortes de mise en situation à l’intérieur de la combinaison (marcher dans un parcours difficile, mettre une clé et la tourner dans une serrure, etc.).
Un exercice CMIC est tellement difficile qu’il est d’ailleurs interdit légalement de rester plus de 30 minutes sous la combinaison. Cela signifie aussi qu’en cas d’intervention réelle, il faut aller particulièrement vite et garder son sang-froid.
En 25 ans à Namur, il n’y a eu que 3 accidents sur lesquels la cellule CMIC a dû intervenir. Fort heureusement, c’était toujours plus de peur que de mal.
Si vous apercevez un jour un pompier ressemblant étrangement à un cosmonaute, détrompez-vous, ce n’est pas pour aller dans l’espace mais bien pour mener une opération chimique dangereuse.
En Belgique, les accidents chimiques sont plutôt rares mais on n’est tout de même jamais à l’abri d’un accident: un camion-citerne qui se renverse sur l’autoroute avec les substances chimiques qui se répandent, un accident dans un laboratoire ou dans une entreprise travaillant avec des produits chimiques dangereux, une fuite dans un train composé de wagons-citernes,... Les cas de figure sont nombreux.
« Je me souviens d’un cas où on nous a appelé à la gare de Ronet, entre Flawinne et Namur », nous explique Dominique Thiry, pompier spécialisé CMIC (Cellule Mobile d’Intervention Chimique). « Un wagon-citerne dégageait de fortes odeurs chimiques. Lorsque nous avons été sur place, nous avons remarqué qu’heureusement, il n’y avait pas eu de fuite mais il y avait eu du produit qui avait débordé de la citerne ».
Dans ce genre de situation, les pompiers de la zone NAGE doivent être prêts en un quart de tour pour sécuriser les lieux. Concrètement, chaque caserne de la zone est entraînée à une étape spécifique des missions chimiques : Namur est préparé à l’habillage et à l’action en tant que telle sur le lieu de l’accident, alors que les trois autres casernes (Gembloux, Andenne et Eghezée) sont entrainées soit à la décontamination des personnes ayant été sur le lieu, soit à la signalétique ou soit à la logistique. Le Président de la zone NAGE Tanguy Auspert admire tout particulièrement ce travail d’équipe réalisé au sein de la zone.
La mission CMIC en 4 étapes
Voici concrètement en 4 étapes ce que réalisent les pompiers en cas d’accident :
1) Le zonage
Lorsque les pompiers namurois arrivent sur le lieu de l’accident, la première chose à faire est de créer une zone de sécurité, un zonage. Une fois la délimitation réalisée entre la zone propre et dangereuse, l’habillage peut commencer.
2) L’habillage
L’habillage est loin d’être une étape facile. Il faut 15 minutes pour qu’un pompier soit fin prêt à aller sur le lieu : il doit enfiler une salopette légère, suivi d’une combinaison totalement étanche. Dans cette combinaison se trouve un appareil respiratoire isolant (ARI) et un moyen de communication qui lui permet de donner des informations à un secrétaire. Le pompier est également muni de bottes anti-coupures ainsi que de 3 paires de gants.
Dans cette phase, il est question d’avoir 4 habilleurs pour 4 habillés (2 binômes). La combinaison étant extrêmement difficile à enfiler, il est nécessaire d’avoir un habilleur par personne habillée.
3) La mise en action
Un des deux binômes peut alors se mettre en action. Ce genre d’accident étant extrêmement dangereux, il est question de mettre le moins de pompiers possibles sur les lieux de l’accident. Le deuxième binôme est uniquement présent en cas de problème pour venir en aide ou remplacer le premier binôme.
S’il y a victime, le premier rôle du binôme sera de le ramener en zone propre. S’il n’y a pas de victime, alors il faut chercher le plus de renseignements possibles sur les produits chimiques (avec des informations se trouvant par exemple sur le véhicule ayant une fuite) et les transmettre au secrétaire qui les entend en direct.
4) La décontamination
Il s’agit de la dernière étape de toute mission CMIC mais s’avère néanmoins cruciale. Il est question ici de décontaminer toutes les personnes ayant été sur le lieu de l’accident (pompiers et victimes). Cette étape est particulièrement importante pour ne pas contaminer les personnes se trouvant en zone propre.
Note que les pompiers effectuent donc ici la première partie du travail concernant les accidents chimiques : sauver les victimes et prendre le plus de renseignements possibles sur le produit déversé. La protection civile vient dans un second temps avec des moyens plus importants pour assainir les lieux.
- Des interventions difficiles
Car effectuer ce genre de mission est loin d’être une chose aisée. La combinaison étant totalement hermétique, l’air ne circule et il y fait particulièrement chaud. Les mouvements sont également très difficiles à réaliser et tout effort est terriblement physique.
A Namur, les pompiers effectuent entre 3 et 6 exercices par an pour se préparer en dehors de la formation. Les pompiers mettent en application l’habillage, mais doivent aussi réaliser toutes sortes de mise en situation à l’intérieur de la combinaison (marcher dans un parcours difficile, mettre une clé et la tourner dans une serrure, etc.).
Un exercice CMIC est tellement difficile qu’il est d’ailleurs interdit légalement de rester plus de 30 minutes sous la combinaison. Cela signifie aussi qu’en cas d’intervention réelle, il faut aller particulièrement vite et garder son sang-froid.
En 25 ans à Namur, il n’y a eu que 3 accidents sur lesquels la cellule CMIC a dû intervenir. Fort heureusement, c’était toujours plus de peur que de mal.