Ecole de Basse-Enhaive : le projet de démolition

La rentrée scolaire 2019-2020 aura été chamboulée pour les élèves et le corps professoral de l’école de Basse-Enhaive lors de l’annonce, en août 2019, de la fermeture définitive de l’établissement.

En cause, les faux-plafonds sont rongés par une moisissure qui ne se développe que dans des environnements sans lumière présentant 100% d’humidité. Le Service de Maintenance des Bâtiments de la Ville de Namur a découvert la problématique en intervenant pour des chutes de petits morceaux de plafond, en mars 2019. L’intervention des agents communaux les a conduit à vérifier la sous-toiture. Le constat est édifiant…

La démolition se monte à 325.761 euros TVAC. Ces travaux comprennent donc la démolition des bâtiments (y compris la démolition de l'égouttage intérieur et extérieur, des installations techniques et des fondations) et la remise en état du terrain tel qu’il était à l’origine.

Un bureau d’étude en stabilité est alors appelé en urgence, le même mois. Il détecte la présence d’humidité entre la pièce de raccord et la toiture en zinc au rez-de-chaussée. Il est indéniable qu’un problème de gouttière et de fond de corniche, est existant. Mais les gouttières doivent souvent être nettoyées afin d’enlever des obstacles (ballons, feuilles, etc.).

Selon le Bureau d’Etude, les infiltrations et autres traces d’humidité situées à la jonction entre la toiture et la maçonnerie du couloir correspondent à la noue de la toiture. Le verdict est sans appel : les problèmes surviennent suite à une mauvaise réalisation des détails de toiture au niveau d’un arêtier du dôme central. La stabilité du bâtiment est menacée. Cette étude mènera à une sécurisation des plafonds réalisée à Pâques.

Suite à ces remarques, il est demandé au Bureau d’Études des Bâtiments de la Ville de Namur (BEB) d’analyser la situation. Il constate, pour la première fois, qu’il est obligatoire d’intervenir dans les faux plafonds, invisibles aux yeux de tous. C’est à ce moment-là que l’on remarque la présence du Stachybotrys Chartarum, après une analyse demandée par le Service de l’Enseignement.

Le choix de la raison

Le rapport du BEB est celui que l’on connaît… Uniquement réparer la toiture et la charpente revient à toucher à la stabilité du bâtiment. Ce qui implique la demande d’un permis et donc l’application des normes PEB. Autrement dit, restaurer la charpente aurait conduit à une ré-isolation complète du bâtiment (remplacer les murs en frigolite, etc…). Les montants estimés pour une « réparation » approchaient ceux d’une démolition/reconstruction.

C’est ce qui a mené le Collège à se tourner vers le projet de Thomas et Piron de construire 350 logements à proximité du Carrefour de Jambes. Ainsi, via une charge d’urbanisme, T&P construira la future école de Basse-Enhaive.

Quoi qu’il en soit, la démolition de l’école est aujourd’hui la décision prise par le Collège et approuvée par le Conseil communale. Il s’agit là du choix de la raison face à une situation imprévisible. En effet, la question a été posée : cette situation était-elle « évitable » ? L’équipe du BEB actuelle s’est alors plongée dans les dossiers poussiéreux de l’équipe du BEB de l’époque. Le Bureau d’Étude a découvert que le problème avait été décelé à la réception des travaux, en 2001…

Entre 2003 et 2004, la société de construction a été mise en demeure par la majorité de l’époque et il lui était demandé d’intervenir afin de pallier les défauts de toiture.
Cette mise en demeure n’a jamais eu de suite… L’information n’a jamais été transmise d’une équipe communale et politique à une autre. Ce qui nous mène au contexte actuel.